En 1861, les colonies britanniques de l’Amérique du Nord, man- quérent de justesse de devenir un champ de bataille, s’avérant, comme nous le verrons ci-aprés, victime prise entre deux grandes puissances mondiales: la Grande-Bretagne et les Etats-Unis. Mais, cela permit pour la premiére fois, de réaliser la nécessité de voies de transport 4 travers le continent. Les Etats-Unis étaient alors engagés dans une guerre civile - qui dura cinq ans -, treize des états du sud s’étaient séparés de Union et avaient formé la Confédération des Etats D’Amérique. Désireux d’obtenir le support de la Grande-Bretagne et de la France, les con- fédérés envoyérent deux délégués en Europe se servant du bateau des Postes Britanniques: le Trent. Le Trent fut arrété en haute mer par un bateau de l’Armée américaine, les deux délégués furent ramenés de force 4 Boston, ot ils furent emprisonnés. Deux semaines plus tard, Angleterre eut vent de l’attaque. Indignée, elle dépécha une note au gouvernement américain lui demandant des excuses et la libération im- médiate des deux délégués. En méme temps, elle prépara son armée pour partir en guerre: 14,000 soldats britanniques embarquérent bientét sur les cargos militaires en route pour le Canada di’alors, le Québec et l'Ontario. Les bateaux devaient descendre rapidement le fleuve Saint-Laurent avant que celui-ci ne géle. Hélas, le gel gagna la course et les soldats durent descendre au port maritime de ce qui est au- jourd’hui le Nouveau-Brunswick. Mais la, aucune route n’existait pour atteindre le Canada, par voie de terre. L’armée britannique se trouva alors dans une situation plutét frustrante et bizarre! La seule issue pos- sible, d’accés facile, était la route passant par I’Etat américain du Maine; et il était impensable de demander aux autorités américaines du Maine de permettre le passage 4 des troupes venant leur faire la guerre! Les soldats prirent donc leur sort en main, et durent parcourir, en traineaux, en raquettes, l’espace enneigé du Nord du Nouveau-Brunswick jusqu’a la Province de Québec. Au fur et 4 mesure des événements, les Etats-Unis décidérent de reconnaitre leur tort: les deux délégués furent libérés et les soldats britanniques, rappelés au pays ... la guerre était ainsi, évitée. Mais, cette facheuse affaire ne fut pas sans résultat. En effet, elle servit 4 démontrer aux autorités militaires britanniques, la faiblesse de leur défense canadienne et la vulnérabilité du territoire ... les Etats-Unis n’auraient aucune difficulté 4 s’emparer de leurs colonies ... Il fallait penser a équiper ces terres d’un réseau de transport quelconque, facili- tant la communication par voie de terre, il fallait prévoir l’éventualité dun autre débarquement de troupes, possiblement au méme port maritime et cette fois, il fallait que les soldats puissent se rendre aux points désirés sans difficulté. Il était nécessaire d’avoir une ligne routiére 14 Voies de Transport a Travers le Continent reliant les provinces canadiennes. De plus, le commerce intercolonial, devenant chose possible et viable, bénéficierait grandement 4 la situa- tion économique du Canada. Ce n’était, malheureusement pas, la situation qui prévalait alors: la proximité de la frontiére américaine et l'accés routier qui conduisait aux grands ports et villes commerciales des Etats-Unis, facilitaient le commerce entre les habitants des provinces maritimes et ceux des Etats américains tels: le Massachussetts et les états de la Nouvelle-Angleterre. Cest alors, qu’en 1853, fut entrepris le “Grand Tronc’” ferroviaire, financé en grande partie par la Grande-Bretagne. Cette ligne allait de Sarnia, Ontario, jusqu’a Richmond, Québec: de 1a, elle biffurquait au sud, traversait les E.U. pour terminer au port de Portland, (Maine), sur Atlantique. L’urgence de relier les provinces maritimes était évidente et ce fut qu’a cette condition que ces derniéres acceptérent de se joindre a la Confédération en 1867. La méme année, la construction de la ligne In- tercoloniale débuta. Elle fut ouverte officiellement le ler jul 1876, au neuviéme anniversaire de la Confédération. A l’ouest de |’Ontario, s’allongeaient les vastes territories du Nord- Ouest, presque inhabités, propriété de la Compagnie de la Baie d’Hud- son. Le Premier Ministre, Sir John Macdonald, parvint a les acheter, au nom du Canada. Mais, il fallait désormais penser a protéger |’ouest canadien, des tentatives d’invasion américaine, et pour cela, relier la nouvelle province du Manitoba 4 celle de la Colombie-Britannique. A son tour, en 1871, la Colombie-Britannique posa, entre autres condi- tions 4 son entrée dans la Confédération, la construction d’une ligne fer- roviaire la reliant au reste du Canada. Les travaux de construction devaient commencer deux ans plus tard, pour se terminer en dix ans. source: Stand Fast Craigellachie, the building of the Transcontinen- tal Railway hep eacacsell éd. R.W. Robertson, abs Canada, 1973.