EN COMMEMORATION DE LA VENUE, EN 1909 ET 1910, DES PREMIERS PIONNIERS CANADIENS-FRANCAIS QUI REPONDAIENT A L’APPEL D’OFFRE DE TRAVAIL TRANSMIS PAR LE BUREAU DE DIRECTION,DE L'INDUSTRIE DE BOIS FRASER MILLS, ET EN COMMEMORATION DE LA FONDATION DE MAILLARDVILLE. Travail de composition scolaire, rédigée aux environs de 1974, par un éléve de 12e année 4 l'Ecole secondaire de Coquitlam, (Como Lake High School), basée sur les souvenirs de sa grand-mére. Traduction et édition: SHFC note: ce document fut remis 4 la SHFC, en 1979, par Madame Béatrice Moore, gardienne des Archives Paroissiales Notre-Dame de Lourdes, Maillardville. La permission de publier cet ouvrage fut accordée a la SHFC par Mme Moore. LES DEBUTS DE MAILLARDVILLE, par Keith MCQUEEN* PREFACE Un pionnier est une personne 4 la recherche de |’aventure, a la re- cherche d’une nouvelle vie qui rapportera a lui-méme et a sa famille, plus de confort et d’aisance. Le but de mon travail, est de montrer au lecteur la vie d'une famille de pionniers qui vint s’installer dans la petite communauté appelée Maillardville. La famille que j'ai choisie, est celle de ma grand-mére, Rosemarie Parent, qui n’était qu’une petite fille lors- que ses parents ont déménagé 4 Maillardville. C’est elle qui vous con- tera son histoire, telle qu'elle l’a contée en 1950, environ. LA JEUNESSE DE ROSEMARIE PARENT: AU QUEBEC La vie était dure, pour mon pére et ma mére, a Hull, Québec. Mon pére était bacheron, il avait habitude de quitter la maison pour des périodes de quatre semaines et plus, pour travailler dans un petit moulin @ bois au nord de Hull, 4 Maniwaki. Au camp, le régime des hommes consistait presqu’uniquement de pain et de porc salé cuit avec des féves dans le sable. L’ouvrage était rude, la paye maigre...il s’en- nuyait toujours et n’était pas heureux loin de sa famille. Il voulait une meilleure vie pour lui et les siens, mais ne savait pas ov aller, jusqu’au jour, ot un certain Pére Oblat O’Boyle, revint d’une petite communauté forestiére a l'autre bout du Canada, située sur les bords de la Riviére Fraser. Une industrie de bois y était déjd en opération et le Pére O’Boyle * Keith MCQUEEN termine aujourd’hui ses études en pédiatrie a l'Université de la Colombie-Britannique. Maillardville en Mémoire: 75 e anniversaire racontait aux familles rassemblées comment la vie était facile la-bas. II leur apprit que des ouvriers étaient en demande et que des arrange- ments avaient antérieurement été pris avec le CPR pour le transport des familles désireuses de se rendre au chantier du Fraser Mills, en Colombie-Britannique. J’étais heureuse, lorsque mes parents vendirent la maison et quelques autres effets pour se joindre au groupe qui préparait son départ. C’est ainsi que, mon pére, Joseph Parent, ma mére, Héléne Poirier Parent, mon frére Joseph, 21 ans, moi-méme agée de 9 ans et ma soeur cadette Laurette de cing ans, montérent dans le train pour les terres lointaines. Cette nuit-la, je révais de ce qu’allait étre notre nouvelle vie. MAILLARDVILLE! LA BONNE FORTUNE Nous partimes de Hull 4 9 heures du matin, le 28 septembre 1909. Il y avait prés de 170 personnes, la plupart ne pouvant presque pas: parler un mot d’anglais. Nous nous arrétions toutes les huit heures et finalement sommes arrivés 4 Maillardville le 7 octobre 1909. : Maillardville, était 4 cette époque, une toute petite communauté, - quelques maisons et quelques lots préts 4 recevoir de nouvelles habita- | tions. Il y avait aussi la pension de la Compagnie, un hétel qui pouvait accommoder jusqu’a 300 personnes et un magasin général. Des rangées de maisons avaient été construites autour des batiments de la Compagnie, juste au dehors du chantier. Nous restames a la Pension de la Compagnie pendant les premiéres semaines. Mon pére fut engagé comme opérateur de scie et mon frére, devint le nettoyeur et res- ponsable de l’entretien de la fournaise. Ils gagnaient tous deux $2.50 par jour. Tel que promis, la compagnie établissait avec les nouveaux venus un plan de paiement pour l’achat de lots et de bois de construc- tion: $5.00 par mois était déduit du salaire de l’employé pour payer le terrain et les matériaux de construction. Ma mére et moi som- mesdevenus cuisiniéres 4 la Pension. Quelques semaines plus tard, notre maison était finie et nous pimes emménager. C’était une maison de trois chambres a coucher, il y avait une cuisine assez grande, un salon, un foyer, plusieurs fenétres, une galerie en avant et un trottoir de bois menait 4 la rue. J’étais un peu triste de ne pas pouvoir aller a lécole, mais Pécole la plus proche était tout en haut de la céte; l’école Blue Mountain, ou comme on I’appelait “Little Red Schoolhouse” située sur North Road. Le chemin pour s’y rendre était “@peurant”, puisqu’il fallait traverser la forét. Ah!, c’était quand méme pas si mal: je travaillais souvent a la cuisine de la pension, mon anglais s’améliorait et jaimais ma nouvelle vie.