LE CARACTERE DU PERE THOMAS, OMI On voyait de partout le Pére Thomas, 4 pied, a cheval, en traineau, de long en large dans limmense territoire qui lui avait été assigné. . Un jour, revenant visiter une de ses tribus, un incident se produisit, qui fit ressortir son caractére de breton: suivant la coutume, les Indiens recevaient leur aum6nier par des volées de coups de feu. Un Indien maladroit, trop enthousiaste, tira prématurément: la balle effleura d’un cheveu la téte du religieux. Celui-ci s’élanga avec son cheval vers l’im- prudent tireur, et d’un coup de poing a la machoire, l’envoya mordre la poussiére! Il arrivait souvent au Pére Thomas, d’étre l’objet d’égards de la part de Pasteurs protestants, chez qui il logeait par mauvais temps. Une pionniére de Hanceville, Madame Norman Lee, interviewée en 1958, al’age de 84 ans, se souvient du Pére Thomas. Lorsque le Pére passait 4 cheval devant leur épicerie 4 Hanceville, il y pénétrait presque gelé par le froid. Les Lee aidaient le Pére a enlever ses bottes et ses bas et lui frottaient les pieds avec des serviettes trés chaudes pour y rétablir la circulation du sang. source: Un Lyonnais au Klondike, Correspondance de M.L. Paillard. administrateur délégué du Syndicat Lyonnais du Klondike., Bourg, Imprimerie “Francisque Allombert”, 1900, pp. 21 a 29 Vancouver, 16 avril (?) note: 1895 ou 1896 “...Nous sommes arrivées 4 midi 1/2, ce qui fait cing jours com- plets de chemin de fer. Je ne suis pas fatigué quand méme; ces wagons sont si confortables! Ils sont chauffés avec des courants d’eau chaude, il y fait méme souvent trop chaud; éclairés a l’électricité, avec cabinets de toilette, fumoir, etc...Le soir, les lits sont installés d’une facon trés in- génieuse et trés rapidement par le domestique du sleeping-car, qui est toujours un négre, et qui, a l’arrivée, vous brosse avec un petit balai jus- qu’a ce qu’on lui donne un pourboire. On mange trés bien, mais c'est trés cher. Aussi, M. Tarut et moi, nous nous contentions de deux repas par jour au lieu de trois, car le repas du matin est aussi important que les autres. 12 UN MISSIONNAIRE OBLAT Le Tourisme en C.B.: Un Lyonnais en Route DE L‘AIDE POUR LES MISSIONS Ce nest qu’en 1935, il était alors 4gé de 67 ans, que le Pére Thomas eut des collaborateurs permanents, pour I'aider dans sa mis- sion. Les Indiens l’appelaient le “Petit Pére Thomas”, pour eux c’était l'infatiguable Breton. Trente-huit ans durant il oeuvra seul. A 70 ans, la barbe et les cheveux blancs et assez bossu., il parcourait encore de grandes distances malgré les températures en dessous de zéro. LA FIN DU PERE THOMAS, OMI Devenu faible, accablé par le poids des ans, on I'entendit dire: “les longs trajets sont terminés, plus de randonnées a dos de cheval, ni traineau: en m’ouvrant les Portes du Ciel, que Dieu m’autorise a garder un éternel souvenir des Cariboo.” Il rendit le dernier soupir. le 3 février 1957, quelques jours avant son 89e anniversaire. A ses funérailles, des centaines d'Indiens et de blancs, catholiques ou non, lui rendirent, avec grande émotion, un dernier hommage. Alexandre Spagnolo at MA 1887